Une rencontre de l’association pour la psychanalyse et le lien social.

« Ce n’est pas une vie. Depuis Hamlet le spectre, c’est le mort qui parle. Il parle de trahison et de vengeance, ce sont des mots de mort. La « trahison des élites » et le « poids de la dette », ce sont des mots de mort. C’est une voix de mort parce qu’elle est hors du réel. De ce ce réel qui manque il est urgent de parler, parce qu’il est occulté par la sarabande des marchandises, la prolifération des images et l’imposture des « post vérités. »
Marx avait mis en évidence l’équivalant universel (l’argent) qui ramenait toute chose à son prix. On voit aujourd’hui le règne de la mise en équation universelle automatisée de tous les domaines de la vie. De son côté Guy Debord avait montré combien la société du spectacle remplaçait l’épaisseur de toute présence par son image, annihilant son soubassement réel. L’intelligence artificielle nous promet ainsi la totalité du savoir.
On pourrait dire que l’abstraction digitale accomplit l’eschatologie hégélienne : « Le réel est rationnel, le rationnel (l’algorithme) est le réel ».
Le processus culmine avec la dilution du langage qui supposait au moins par sa fonction dénotative la perception d’une différence entre le vrai et le faux.
Michel Foucault qui prit acte de la disparition du visage de l’homme dans l’indistinction des choses trouve dans ses derniers cours une voie de salut avec « le courage de la vérité. » Nous tenterons d’en explorer la teneur. »

Françoise Valon

Participation Libre sous réserve de places disponibles, réservation conseillée.